Le projet scientifique

MATRiS est une unité mixte de recherche créée le 1er janvier 2022, réunion d’enseignants-chercheurs de CY Cergy Paris Université et de chercheurs du Cerema. Le laboratoire est présent sur quatre sites :

  • Campus des Chênes à Cergy-Pontoise
  • Antenne de CY IUT à Argenteuil
  • Site territorial du CEREMA à Lille
  • Site territorial du CEREMA à Nantes

Les sociétés contemporaines et leur économie ne peuvent fonctionner sans la mobilité des personnes et des biens. Cependant, la mobilité soulève aussi des controverses en raison de son rôle dans la congestion récurrente des réseaux, des impacts sur l’environnement et le climat, du renforcement d’inégalités territoriales, des problématiques d’aménagement et d’urbanisme qu’elle peut induire. Ces tensions invitent alors à repenser un système de transport, de mobilités et d’aménagement dans le contexte de la transition écologique et de l’aménagement durable.

Le projet scientifique de MATRiS est d’identifier les dynamiques de transformation majeures à l’œuvre dans les systèmes de transport et d’aménagement, les moyens de les repérer, de comprendre la complexité de leurs interactions, de la modéliser, d’éclairer voire d’accompagner les changements.
 

1. Un projet inscrit dans les sciences régionales et la multidisciplinarité

Le rapprochement des deux équipes ancre de fait le projet scientifique de MATRiS dans les sciences régionales, car il présente un fort intérêt pour :

  • La dimension multi et interdisciplinaire.
  • La dimension territoriale.
  • Les acteurs, leurs logiques, leurs interactions, leurs coordinations.
  • Les études pratiques et situées.

Les sections CNU auxquelles se rattachent les membres de MATRiS sont les suivantes :

  • CNU 05 : Sciences économiques
  • CNU 16 : Psychologie sociale
  • CNU 19 : Sociologie
  • CNU 23 : Géographie physique, humaine, économique et régionale
  • CNU 24 : Aménagement de l’espace, urbanisme

Ce positionnement académique, ensemblier de plusieurs disciplines permet d’appuyer le projet scientifique de MATRiS sur des acquis épistémologiques éprouvés et sur des approches partagées.


2. La mutation des systèmes de mobilité comme objet de recherche

L’objet de recherche de notre laboratoire porte sur l’analyse des MUTATIONS et de la RESILIENCE des systèmes de mobilités et d’aménagement. Elle comporte une composante territoriale irréductible, travaillée par diverses composantes en interaction :
  1. L’espace renvoie à l’espace physique mais aussi à une réalité socialement et politiquement construite. Il est appréhendé selon diverses dimensions : l’espace urbain, régional, national, européen et sous la forme d’objets divers, comme les infrastructures, les réseaux, les nœuds ou encore les corridors de transport.

  2. Les acteurs : les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile, les individus, avec chacune leurs stratégies, leurs pratiques, leurs outils, leurs modalités de coordinations et leur gouvernance.

  3. A cette dimension « acteur » sont associées les représentations qui renvoient aux référentiels de pensées, aux valeurs portées les parties prenantes, aux règles et normes implicites et explicites, à leur acceptabilité.

  4. Les composantes technico-économiques des mobilités et leurs mesures.

  5. Les références à la mesure de la performance et de l’efficacité et aux signaux qu’ils véhiculent sont des éléments structurants des politiques de transport. Les rapides évolutions techniques (choix énergétique, systèmes d’information, etc.) modifient l’exercice des mobilités. Ces deux composantes conduisent à repenser l'aménagement des territoires.

Ces quatre composantes en interaction permanente s’inscrivent dans une dimension d’analyse temporelle et diachronique.
 

3 Inflexion, tournant, révolution : penser les mutations contemporaines du système des transports et de l’aménagement dans un contexte de changement climatique

Les facteurs qui interviennent dans transformations des systèmes de mobilités et d’aménagement sont nombreuses : le tournant « mobilitaire » qui place l'individu et sa perception au cœur du système de transport, la révolution informationnelle, la mutation des systèmes énergétiques, et les conséquences diverses du dérèglement climatique. Les sociétés doivent donc penser le changement et développer des stratégies d’adaptation et de résilience. L’aménagement du territoire et l’urbanisme sont ainsi potentiellement exposés à ces mutations. Dès lors, comment penser les changements au sein des dispositifs territoriaux, à partir des mobilités et dans leurs interactions avec l’aménagement du territoire ?