Axe 2 : Les processus de fabrication des politiques publiques de transport : jeux d’acteurs, impact territorial et évaluations


L’axe 2 s’intéresse à la dynamique de production de politiques publiques de mobilité et de transport en tenant compte des interactions entre ces acteurs et sur les effets croisés de différentes politiques. Il se place radicalement dans une perspective de développement durable et vise à prendre en compte toutes les échelles de production des politiques publiques : européenne, nationale et locale.

En croisant des perspectives de géographes, d’économistes, d’ingénieurs, de psychologues, de sociologues et d’aménageurs-urbanismes, l’axe 2 s’avère le dénominateur commun de l’équipe.

1.  Questions de recherche

Le changement dans la continuité : la multimodalité

La multimodalité implique un grand nombre d’acteurs (dont les gestionnaires d’infrastructure, les opérateurs de transport, les détenteurs de véhicules, les autorités organisatrices, souvent les régions, parfois même directement l’Etat). Or, les acteurs en charge de la mise en œuvre d’une politique publique de transport ou de mobilité au sein d’un territoire, sont rarement associés aux politiques nationales. Pourtant, l’efficacité –la territorialisation- d’une telle politique dépend de sa réception par les différents acteurs et ne se limitent pas aux usagers finaux. Ainsi l’innovation de service, notamment soutenue par la numérisation de l’information (tant dans le transport de voyageurs que de marchandises) peut appuyer le renforcement d’une offre multimodale et peut ainsi améliorer sa performance pour les bénéficiaires, y compris pour les moins connectés. Dans ce contexte, les analyses porteront notamment sur l’adoption des systèmes de type MaaS, et plus globalement des systèmes de transport intelligents (STI) y compris pour le fret.

Les stratégies de rupture

Si des perspectives d’une analyse au fil de l’eau, de changement dans la continuité sont possibles, il est aussi intéressant, pour le chercheur – c’est sa fonction sociale première – de réfléchir aux stratégies de ruptures, en termes de management public et d’organisation, d’innovations technologiques, modales, environnementales, sociétales, comportementales. Ainsi l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur les mobilités de toutes natures, invite à redéfinir des politiques publiques de transport en rupture avec celles du passé. Le co-working, l’économie circulaire, le télétravail, l’évolution des pratiques de mobilité, offrent de nouvelles perspectives pour les politiques publiques dans cette recherche d’un équilibre de long terme meilleur pour la collectivité entre offre et demande de transport, dans un contexte de changement climatique.

2. Approches mobilisées, verrous scientifiques

L’approche couvre les différents volets d’une évaluation de mesure de politique publique à savoir leur acceptabilité sociale, leur impact économique et environnemental et leur impact sur les comportements de mobilité.

Concernant l’évaluation des politiques publiques de transport et d’aménagement, la difficulté réside dans le fait que ce ne sont pas les mêmes acteurs qui déploient une mesure et qui en fixent les objectifs ; et ceux qui sont en charge de son évaluation.

Ainsi, il est parfois difficile de mettre en regard les résultats de l’évaluation qui doit faire preuve d’une certaine rigueur méthodologique et les objectifs assignés. Effectivement, le temps des « politiques » n’est pas le même que celui des chercheurs. Les décisions sont souvent prises très rapidement sans que le chercheur ait le temps de mettre en place un protocole lui permettant d’évaluer l’impact d’une mesure avant et après sa mise en œuvre. L’autre difficulté réside dans la concomitance des décisions politiques de différentes natures qui rend délicate l’identification des effets propres à l’une d’entre elles et suppose une approche systémique.

3. Résultats attendus

L’objectif de l’axe est d’apporter, selon une approche en sciences humaines et sociales, des connaissances sur les processus de production des politiques publiques de mobilité et de transport, d’interroger la place que prennent notamment les évaluations et les innovations dans ces processus, et ce faisant, d’apporter le recul nécessaire aux décideurs publics dans leur décision de maintenir ou non une politique publique.